Présentations
Jasmin est un Jeanneau 57. C’est un grand monocoque de conception française de 17,28m par 5m au plus large. Un “gros bébé” qui pèse entre 25 et 27t sur la balance, tous pleins faits ! Inutile de dire qu’il ne navigue pas comme un Optimist ou un voilier de taille plus modeste.
C’est pourtant un voilier vif, rapide, très maniable. Sa grande taille lui permettant des performances appréciables pour des grandes croisières confortables. Sous voiles, sa vitesse de croisière se situe entre 7 et 9kts. Les 10 à 12kts ne lui sont pas étrangers quand le vent et l’allure s’y prêtent. La navigation devient alors impressionnante…
Jasmin est un voilier “propriétaire”
Même si, pour des raisons indépendantes de notre volonté et liées à des problèmes techniques maintenant résolus, Jasmin a souvent navigué au moteur, c’est à la base un beau voilier. Il a été conçu par son architecte, Phillipe Briand, pour une navigation sûre et confortable en équipage réduit. Ce voilier a deux types de clients : les sociétés de location et les particuliers aisés. Les premières proposent ce voilier en Méditerranée, avec ou sans skipper et hôtesse. Les couchages sont alors nombreux, les équipements adaptés à un tourisme assisté.
Quand les acquéreurs sont des particuliers, ce sont souvent des couples qui envisagent de longs voyages : le confort du bateau change alors un peu en termes d’équipements intérieurs et d’agencement. La partie marine, les voiles en particulier, changent également. Si, en version “location”, un tel voilier est équipé d’une grand-voile “full baten” lattée et performante, il n’en est rien en version “propriétaire”, comme pour jasmin.
La grand-voile sur enrouleur

Jasmin dispose d’une grand-voile sur enrouleur dans le mât. Pas très performante, elle ne fait que 58m2, alors que la grand-voile lattée standard en fait 75. La GV sur enrouleur rajoute du poids dans les hauteurs en cas de mauvais temps, accentuant la gite, mais elle est en contrepartie facile à utiliser, bien que nécessitant une pratique soigneuse. Rien de pire que de coincer la voile dans le mât, toute sortie, alors que les conditions de vent nécessitent de la rentrer…
La commande de déroulement se fait en tirant sur un bout spécial, qui fait tourner une vis sans fin solidaire de l’axe sur lequel est enroulée la GV. On utilise un winch électrique pour ça, très puissant. Si on ne prête pas garde, le risque est d’arracher le mécanisme du mât ! Ou de rompre le cordage. J’en parle en connaissance de cause !
Les voiles d’avant
Nous disposons également de deux voiles à l’avant : un grand génois à recouvrement, c’est à dire qu’il recouvre une partie de la grand-voile en dépassant donc le mât. On le voit très bien sur la photo d’illustration de l’article, en haut de la page (ce n’est pas Jasmin, mais ça pourrait…) Le génois fait 88m2 déployés, c’est une très grande voile, très puissante. C’est notre “moteur” principal.
L’autre voile d’avant est une trinquette, plus petite, qui sert quand le vent forcit et que les conditions deviennent plus sportives… J’ai eu l’occasion de l’utiliser en conditions réelle une fois avec Dominique, par un jour où le vent dépassait les 35kts. C’était “chaud”. Avec la GV à demi rentrée (donc avec seulement 1/4 de sa surface sortie) et la trinquette à demi rentrée (même remarque) nous filions quand même 11kts. Inutile de dire que les changements d’allures étaient quelque-peu engagés !

Ces deux voiles, génois et trinquette, étaient installées sur des enrouleurs électriques : extrêmement pratique à utiliser. On appuie sur un bouton et la voile sort, on appuie sur un autre et la voile rentre. Tout se fait au poste de barre à tribord : il ne reste qu’à s’occuper de border ou reprendre les écoutes. Équipement qui peut sembler inutile pour certains, mais qui apporte une réelle facilité, et donc une réelle sécurité, quand on envisage de naviguer en couple : ce pour quoi ce yacht a été conçu par Jeanneau. J’ai d’ailleurs régulièrement géré seul le génois, y compris dans les virements ou empannages, par temps calme…
Le problème est que ces moteurs ont fait défaut plusieurs fois depuis que j’ai acheté Jasmin. Le gréeur qui les a réparés au printemps 2019 m’a expliqué qu’ils avaient déjà été réparés. Mal. Et que son intervention (coûteuse) ne tiendrait probablement pas ! Il avait raison…
J’ai déjà dû rentrer le génois à la manivelle plusieurs fois, évidemment par vent plutôt fort. J’ai hésité à faire remplacer les moteurs ou à passer en manuel…


J’ai fini par me décider au retour des Baléares, en août 2019 : j’ai fait remplacer les enrouleurs électriques Facnor par des versions manuelles haut de gamme.
Les nouveaux et onéreux enrouleurs Selden rendent curieusement les manœuvres des voiles plus faciles et plus rapides. Accessoirement, tous nos amis voileux sauront les utiliser correctement, ce qui n’était pas le cas des enrouleurs électriques.
En électrique, c’est l’enrouleur qui déploie la voile, ou la réduit. En manuel c’est l’écoute de la voile qui la déploie…
Jasmin est un grand voilier, lourd. Par petit temps, il est sous-toilé, malgré son grand génois. Il nous manquait donc une voile permettant d’avancer un peu quand il y a pétole sur l’eau. Nous pouvions nous faire tailler un spi, mais Dominique nous a expliqué qu’il s’agirait alors d’un très grand spi (Jeanneau indique 202m2 pour le spi asymétrique, et 220m2 pour le spi symétrique !). Et nous n’avons pas l’expérience pour gérer en sécurité de telles voiles et une telle puissance. Je lui ai donné raison sans discuter : notre projet doit composer avec qui nous sommes.
Nous avons fait le choix, dès fin 2018, de nous équiper d’un gennaker sur emmagasineur. Une magnifique voile orange vif, en toile de spi, légère. 165m2 quand même. Installée à la demande sur un bout-dehors Selden en aluminium de 120mm de diamètre.

Les autres équipements marins

Toujours au niveau de ses équipements marins, Jasmin dispose de 6 winches électriques : deux winches de manœuvres dans le cockpit, deux en avant des postes de barre, très puissants, dédiés aux voiles d’avant. Et deux à l’arrière dédiés à la grand-voile. Bien évidemment ces winches peuvent être utilisés manuellement en cas de problème électrique.
Continuons sur les caractéristiques marines de Jasmin : c’est un monocoque a quille courte : son tirant d’eau n’est que de 2m10, et un lest de 6,5t au bout de la quille lui assure sa stabilité.
Quand le vent fait défaut ou que les voiles posent problème, Jasmin est propulsé par un moteur Volkswagen Marine de 140CV ! Choix étrange de Jeanneau : VW a proposé de tels moteurs durant quelques années seulement, puis a abandonné le marché. C’est un moteur de Golf “marinisé”, puissant mais méconnu des mécanos. Il nous a bien servi.
Un équipement indispensable sur un gros voilier comme Jasmin est le propulseur d’étrave. Un gros et puissant moteur électrique fait tourner deux hélices insérées dans un tunnel qui traverse la coque, à l’avant du bateau. Les commandes se trouvent au poste de barre tribord.
Le propulseur sert à déplacer l’étrave du bateau latéralement : bien commode pour le ranger à son étroit emplacement au port ou dans une marina encombrée…

Continuons sur les caractéristiques marines de Jasmin : c’est un monocoque a quille courte : son tirant d’eau n’est que de 2m10, et un lest de 6,5t au bout de la quille lui assure sa stabilité.
Quand le vent fait défaut ou que les voiles posent problème, Jasmin est propulsé par un moteur Volkswagen Marine de 140CV ! Choix étrange de Jeanneau : VW a proposé de tels moteurs durant quelques années seulement, puis a abandonné le marché. C’est un moteur de Golf “marinisé”, puissant mais méconnu des mécanos. Il nous a bien servi.
Sa ligne de mouillage d’origine était constituée d’une chaîne en acier galvanisé ordinaire de 12mm, et d’une ancre d’une trentaine de kg, adaptée en principe à cette taille de voilier. J’ai fait remplacer la chaîne par de la chaine de meilleure qualité et deux fois plus résistante (grade 70) et par une ancre Spade qui nous assurera des mouillages en sécurité. Sur les 100m de chaîne, je couperai un tronçon d’une trentaine de mètres, que je compléterai par du câblot Nylon de gros diamètre pour me constituer une ligne de mouillage de secours : j’ai conservé l’ancienne ancre. Que je ne sais pas réellement où ranger ! Pour le mouillage principal, je ferai un article spécial pour détailler mes choix…
Pour la sécurité en navigation Jeanneau a installé deux lignes de vie le long des filières : l’idée est qu’en cas de mauvais temps, s’il faut se déplacer en dehors du cockpit on peut être attaché, via des harnais et des longes spéciales, pour éviter de passer à l’eau. Je les ai changées en septembre 2019, mais j’en fait poser deux nouvelles, en complément, dans l’axe du bateau. L’idée est qu’en cas de gros temps, s’il me faut une nouvelle fois aller à l’avant pour quoi que ce soit, je serai plus en sécurité au milieu du pont qu’au bord de l’eau. La priorité étant de ne pas tomber par dessus bord, évidemment !
L’électronique de bord
Jasmin était initialement équipé en Raymarine, mais son précédent propriétaire a fait remplacer toute l’installation par du Garmin. Deux traceurs à grand écran tactile, un à la table à carte et un plus grand entre les barres à roue constituent le cœur de l’équipement. Un pilote automatique hydraulique assure la tenue du voilier en mer, tant en suivi de cap qu’en suivi au vent. Deux écrans de contrôle équipent chaque poste de barre. A tout ça je fais rajouter un second pilote automatique complet, en sécurité.
Une radio VHF-ASN et deux combinés, un aux postes de barre et un à la table à carte, couplée à un AIS émetteur/récepteur assurent la communication et le sécurité courante. Grâce à l’AIS je peux voir sur mes écrans tous les navires qui nous entourent (du moins ceux qui sont “émetteurs”), et ils peuvent tous nous “voir” sur leurs traceurs. Le radar complète l’ensemble : il nous a déjà été plus qu’utile lors de notre rentrée des Baléares, en plein brouillard !
A tout ça je fais installer au printemps 2020 un récepteur satellite Iridium Go! et son antenne extérieure, deux antennes 4G extérieures et un routeur dédié, ainsi qu’une antenne Wifi extérieure et son routeur intégré. Je sens que je vais m’amuser pour faire cohabiter tout ce petit monde !
Le confort à bord
L’un des points essentiels qui font de Jasmin un grand voilier confortable est … qu’il est très grand. Au mouillage, en navigation, la place qu’il offre à l’extérieur, dans le cockpit, est considérable. On y est parfaitement abrités du vent et des embruns par une grande capote, et le bimini qui recouvre tout le cockpit procure l’ombre nécessaire en plein été.
4 adultes peuvent s’allonger sur les coussins confortablement, et celui qui barre dispose d’une immense banquette arrière qui fait toute la largeur de la poupe. La table, repliable, permet de manger (ou de prendre l’apéro) à 6 ou 8 personnes sans se gêner. Nous ne serons que deux, le plus souvent : quel confort !
à l’interieur..

Jasmin est un Jeanneau 57 en version “propriétaire”, à trois cabines. Une grande cabine à l’avant et de deux cabines “invités” à l’arrière.Les cabines sont plutôt grandes pour un voilier, et confortables. Elles manquent cependant d’une chose : la possibilité d’y installer des toiles anti-roulis en navigation…
Il y a aussi une petite cabine destinée à recevoir un skipper et un marin ou une hôtesse, tout à l’avant. En pratique elle nous sert de soute à voile, à équipements, à cordages, etc.
Chacune des trois cabines dispose de sa propre salle d’eau, avec petit lavabo, douche et WC électrique. Ces derniers utilisent l’eau douce du bord au lieu de l’eau de mer pour le nettoyage : ça évite pas mal de problèmes de maintenance. Mais ça en pose d’autres, c’est évident !
Les WC sont couplés à des bacs à eaux noires, évitant ainsi de polluer les mouillages…
Au printemps 2020 je fais condamner la cabine arrière bâbord pour en faire un espace de rangement, des placards, un petit atelier…
Le carré est notre espace de vie intérieur. La cuisine est très bien équipée : il y avait même un lave-vaisselle, fort couteux (1.500€) que j’ai fait supprimer au printemps 2020 pour gagner des rangements. De toutes façons, en navigation, il est inutilisable, et au mouillage il est peu utile…
Un petit frigo marin et un petit congélateur vont assurer une partie de la conservation de nos aliments lors des traversées.
La gazinière trois feux et le four devraient nous permettre de bien cuisiner : il me faudra juste améliorer la gestion des bouteilles de gaz. Jasmin est équipé d’un compartiment recevant deux bouteilles Camping gaz, chacune devant nous durer en principe environ un mois. Il me faudra prévoir une grande bouteille à installer dans la soute, qui sera plus facile à faire remplir aux escales, et qui me servira à remplir les petites en cas de besoin…
Nous avons un lave-linge séchant, qui fonctionne très bien.
Les banquettes sont grandes et confortables, la table est vaste, les rangements nombreux. Il y a même un bar, à bâbord, entre les deux assises !
Jasmin est équipé d’un chauffe-eau de 80l, alimenté en 230V ou via les évacuations d’air chaud du moteur. Nous disposons aussi d’un dessalinisateur produisant 100l d’eau douce par heure, alimenté soit en 230V soit en 24V. Batteries ou quai ou groupe électrogène ou convertisseur 24/230…
En matière d’autonomie, Jasmin dispose de deux réservoirs de gazole et de deux réservoirs d’eau douce. 700l de carburant et 600l d’eau nous permettent de tenir longtemps. En régime économique, Jasmin consomme 1l/NM. Les 700l nous assurent en principe entre 1000 et 1500km d’autonomie. Soit 3 à 4 jours au moteur sans interruption.